Le chiffre de l’année : 16.000…

Voilà le nombre de postes supprimés cette année dans l’éducation nationale. Une année 2011 qui commence comme 2010 s’est finie, avec un gouvernement qui se moque ouvertement de ses concitoyens. Alors même que le bouclier fiscal n’est toujours pas remis en cause, l’Etat continue de faire des économies sur le dos de l’éducation. Lire la suite…

Perspectives 2012 : Contribution du MJS 94 sur la scolarité des enfants handicapés

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Quelle scolarité pour les enfants handicapés ?

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La question de l’intégration des enfants handicapés en milieu scolaire se pose depuis longtemps. Dès 1909 une loi prévoit la création de classes de perfectionnement pour accueillir des enfants que l’on nomme alors « débiles mentaux ». Cette appellation restera en usage jusqu’au début des années 90 où une circulaire s’attache alors à transformer les classes de perfectionnement en CLIS (classes d’intégration scolaire devenues classes pour l’inclusion scolaire). Ce constat relève tout de même une volonté politique constante d’intégrer, à divers degrés, les enfants handicapés au circuit scolaire ordinaire. En parallèle, une partie des  enfants handicapés sont inscrits dans des établissements spécialisés adaptés à leur capacité d’apprentissage.

Toute la difficulté d’une bonne intégration scolaire est de trouver un point d’équilibre entre les deux systèmes. Aujourd’hui en France, la loi du 11 février 2005 sur les droits des personnes handicapées permet à tout enfant handicapé d’être inscrit dans un l’établissement scolaire de référence le plus proche de son domicile. Pour l’enfant non  scolarisable en milieu ordinaire, il bénéficie en plus d’une seconde  inscription  dans  l’établissement spécialisé qui l’accueillera. Si l’inscription dans l’école de quartier est maintenant un droit pour chacun, force est de constater que les conditions de scolarisation se dégradent. On perçoit facilement l’effet pervers qu’occasionne une loi faisant peser la prise en charge des élèves handicapés sur les épaules des seuls enseignants chargés de classe. A cela il faut ajouter les grandes inégalités qui existent entre les établissements bénéficiant ou non de CLIS ou encore de l’intervention des spécialistes du RASED (réseau d’aide spécialisée aux enfants en difficultés), qui plus est en voie de disparition.

Aussi, concernant l’intégration des enfants handicapés, la comparaison avec le système italien peut être éclairante. Les italiens ont fait le choix du « tout-intégratif » ce qui signifie que leurs efforts ne portent pas sur des structures spécialisées mais sur l’intégration totale des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire. Pour cela chaque enfant handicapé est accompagné sur toute ou une partie de son temps scolaire par un « maître de soutien », formé spécifiquement à Bac+3. De plus un enfant handicapé compte pour 5 dans les effectifs des classes. Rien à voir avec le système français des AVS (auxiliaire de vie scolaire), qui accompagnent sans formation préalable, sont payées une misère pour une durée maximale de 6 ans dans un domaine où l’expérience est essentielle…

Toutefois le système italien ne saurait servir de modèle idéal et le « tout-intégratif » connaît des limites. La scolarisation des enfants handicapés ne doit pas passer par le dénie de leur handicap. Les établissements spécialisés ont besoin de fonctionner car ils sont les seuls à fournir un apprentissage tout à fait adapté à certains  des enfants handicapés. L’intégration en milieu ordinaire est vitale comme l’est tout autant l’apprentissage en milieu spécialisé, il ne doit pas être question de faire un choix entre les deux.

Les Jeunes Socialistes appellent donc les politiques de tous bords à prendre leurs responsabilités concernant l’intégration scolaire des enfants handicapés. Nous demandons la création d’un véritable métier d’AVS avec une formation spécifique et une revalorisation substantielle de leur salaire. Nous enjoignons parallèlement le gouvernement à cesser sa politique de casse des RASED, il est intolérable que l’intégration scolaire soit la cible d’une rigueur budgétaire. Enfin, la loi du 11 février 2005 prévoit le transfert des compétences des fonctionnaires de l’Etat vers le pouvoir politique du département, par le biais de l’administration des MDPH (maison départementale des personnes handicapées). Si nous saluons la volonté affichée d’une plus grande décentralisation, nous condamnons la mise à l’écart des professionnels de santé et d’éducation dont l’expertise est cruciale dans ce domaine. Le politique ne peut être mieux placé que les professionnels et les associations sur la question du handicap, nous demandons donc une redéfinition de la loi permettant une administration mixte et paritaire de celle ci.


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