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Perspectives 2012 : Contribution du MJS 94 sur la scolarité des enfants handicapés

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Quelle scolarité pour les enfants handicapés ?

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La question de l’intégration des enfants handicapés en milieu scolaire se pose depuis longtemps. Dès 1909 une loi prévoit la création de classes de perfectionnement pour accueillir des enfants que l’on nomme alors « débiles mentaux ». Cette appellation restera en usage jusqu’au début des années 90 où une circulaire s’attache alors à transformer les classes de perfectionnement en CLIS (classes d’intégration scolaire devenues classes pour l’inclusion scolaire). Ce constat relève tout de même une volonté politique constante d’intégrer, à divers degrés, les enfants handicapés au circuit scolaire ordinaire. En parallèle, une partie des  enfants handicapés sont inscrits dans des établissements spécialisés adaptés à leur capacité d’apprentissage.

Toute la difficulté d’une bonne intégration scolaire est de trouver un point d’équilibre entre les deux systèmes. Aujourd’hui en France, la loi du 11 février 2005 sur les droits des personnes handicapées permet à tout enfant handicapé d’être inscrit dans un l’établissement scolaire de référence le plus proche de son domicile. Pour l’enfant non  scolarisable en milieu ordinaire, il bénéficie en plus d’une seconde  inscription  dans  l’établissement spécialisé qui l’accueillera. Si l’inscription dans l’école de quartier est maintenant un droit pour chacun, force est de constater que les conditions de scolarisation se dégradent. On perçoit facilement l’effet pervers qu’occasionne une loi faisant peser la prise en charge des élèves handicapés sur les épaules des seuls enseignants chargés de classe. A cela il faut ajouter les grandes inégalités qui existent entre les établissements bénéficiant ou non de CLIS ou encore de l’intervention des spécialistes du RASED (réseau d’aide spécialisée aux enfants en difficultés), qui plus est en voie de disparition.

Aussi, concernant l’intégration des enfants handicapés, la comparaison avec le système italien peut être éclairante. Les italiens ont fait le choix du « tout-intégratif » ce qui signifie que leurs efforts ne portent pas sur des structures spécialisées mais sur l’intégration totale des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire. Pour cela chaque enfant handicapé est accompagné sur toute ou une partie de son temps scolaire par un « maître de soutien », formé spécifiquement à Bac+3. De plus un enfant handicapé compte pour 5 dans les effectifs des classes. Rien à voir avec le système français des AVS (auxiliaire de vie scolaire), qui accompagnent sans formation préalable, sont payées une misère pour une durée maximale de 6 ans dans un domaine où l’expérience est essentielle…

Toutefois le système italien ne saurait servir de modèle idéal et le « tout-intégratif » connaît des limites. La scolarisation des enfants handicapés ne doit pas passer par le dénie de leur handicap. Les établissements spécialisés ont besoin de fonctionner car ils sont les seuls à fournir un apprentissage tout à fait adapté à certains  des enfants handicapés. L’intégration en milieu ordinaire est vitale comme l’est tout autant l’apprentissage en milieu spécialisé, il ne doit pas être question de faire un choix entre les deux.

Les Jeunes Socialistes appellent donc les politiques de tous bords à prendre leurs responsabilités concernant l’intégration scolaire des enfants handicapés. Nous demandons la création d’un véritable métier d’AVS avec une formation spécifique et une revalorisation substantielle de leur salaire. Nous enjoignons parallèlement le gouvernement à cesser sa politique de casse des RASED, il est intolérable que l’intégration scolaire soit la cible d’une rigueur budgétaire. Enfin, la loi du 11 février 2005 prévoit le transfert des compétences des fonctionnaires de l’Etat vers le pouvoir politique du département, par le biais de l’administration des MDPH (maison départementale des personnes handicapées). Si nous saluons la volonté affichée d’une plus grande décentralisation, nous condamnons la mise à l’écart des professionnels de santé et d’éducation dont l’expertise est cruciale dans ce domaine. Le politique ne peut être mieux placé que les professionnels et les associations sur la question du handicap, nous demandons donc une redéfinition de la loi permettant une administration mixte et paritaire de celle ci.

Perspectives 2012 : Contribution du MJS 94 sur la santé et l’emploi

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Santé et Emploi

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La réflexion part du fait qu’actuellement le travail est un problème pour beaucoup de personnes, un problème qui a des conséquences sociales dramatiques. Le travail est LE moyen par excellence d’être quelqu’un dans la société. Il reflète les aspirations de chaque individu à « faire quelque chose de sa vie », à se réaliser. C’est aussi lui qui donne l’accès à une vie sociale assurée. On peut être timide, célibataire et sans amis, dans le monde du travail on sera toujours quelqu’un, on sera toujours utile, on sera toujours amené à rencontrer du monde.

Sur le premier point de la réalisation personnelle, le problème majeur aujourd’hui est la logique de désengagement de certaines grandes structures (publiques ou privées) dans le rapport humain, le rapport à leurs employés. On a pu voir avec France Télécom, que ce désengagement du rapport humain, permet ensuite de traiter l’humain comme un stock, d’en faire un facteur dune logique économique quelle qu’elle soit. Cela mène à mettre le facteur humain sur le même plan que le facteur capital, à contrebalancer l’un et l’autre dans une dynamique, le plus souvent, de maximisation des profits. Sauf que l’humain n’est pas la machine, que son emploi ou son non emploi n’est pas sans conséquence sur la société. De même que son rendement, et l’appréciation qui en est fait, n’est pas anodin.

De ce fait, nous devons, dans un monde globalisé, où les firmes transnationales ne prennent plus le temps du rapport humain (parfois pas tellement moins que les grandes institutions publiques: éducation nationale par exemple), trouver des solutions pour que nos sociétés ne souffrent pas massivement de ce désengagement. Face à des salariés meurtris à leur travail, ou licenciés pour des raisons économiques, nous devons trouver des solutions en termes de santé.

Nous pensons qu’il est nécessaire de mettre à la disposition des salariés de grandes et petites structures (publiques ou privées) des écoutes psychologiques régulières, et accrues en temps de crises économiques, de remaniement économique, de délocalisation…etc. Nous retrouvons d’ailleurs ici la pénibilité psychologique, et son évaluation dans le monde du travail. Des entretiens individuels, évaluant les risques de crise psychologique, morale, sociale, doivent être mis en place. Ces entretiens pourraient être menés par des professionnels du secteur de la santé, des psychologues, des assistantes sociales…etc.

Et au delà de la situation difficile au travail, il est particulièrement nécessaire de faire quelque chose pour les personnes licenciées. Notamment pour les personnes plus âgées, qui ne retrouveront peut être jamais de travail. Ces personnes, et elles sont nombreuses, se retrouvent coincées dans ce qu’on pourrait appeler des trappes de chômage. Elles se voient alors rapidement coupées du monde, coupées de revenus, mais aussi de relations sociales. Elles ne se sentent plus utiles, ni à la société, ni à elles mêmes. Si les suicides de France Telecom ont été largement relayés, du fait qu’ils impliquent la responsabilité d’une grande firme et des méthodes visibles de harcèlement, on ne parle pas suffisamment des suicides et des dépressions des personnes qui, ayant perdu leur emploi et n’en ayant pas retrouvé, se trouvent coupées du monde de façon définitive.

Nous devons mettre en place un suivi des personnes licenciées, et envisagées des suivis psychologiques de long terme pour les chômeurs de longue durée (dans la mesure du possible: cela implique que la personne est connue du Pôle Emploi, et qu’un professionnel de la santé a fait une déclaration concernant l’état psychologique de cette personne).

Par ailleurs, il est essentiel de donner à la médecine du travail tous les moyens nécessaires pour mener à bien ses missions de préventions des accidents du travail, des maladies professionnelles et l’insertion des travailleurs handicapés ou atteints d’une maladie chronique nécessitant des aménagements de postes. Nous devons également nous battre contre l’amendement glissé au parlement dans le texte sur la réforme des retraites plaçant les médecins du travail sous la responsabilité de l’employeur, faisant ainsi perdre toute indépendance à la médecine du travail !

La pénibilité, pierre angulaire de la réforme des retraites!

Le gouvernement Fillon a récemment annoncé une « véritable » réforme du système de retraites français, après les maintes initiatives ratées de ces dernières années. Nicolas Sarkozy a même assuré que cette retraite serait faite en 6 mois, alors que certains états européens ont mis des années à mettre en place de telles réformes. L’idée phare semble être : travailler plus pour cotiser plus ! La droite propose en effet un allongement de l’âge légal de départ à la retraite, ainsi qu’un allongement de la durée de cotisation.

Nous nous devons donc de réagir vite et de façon pertinente. Au-delà des discussions sur l’âge de départ et la durée de cotisation, il nous a semblé majeur d’aborder deux points dans cette résolution, que sont à la fois la pénibilité du travail, et ce que l’on peut appeler le temps de travail tout au long de la vie. Il est en effet important de prendre en compte dans le calcul de la retraite non seulement le type de métier exercé, mais aussi la progressivité du temps de travail en fonction de l’âge.

La pénibilité est, depuis le début des discussions sur le système des retraites, le cheval de bataille des syndicats de gauche. Pour cette raison, et parce que cette question nous apparait centrale, nous nous devons de les soutenir. On ne veut plus parler d’âge légal de départ à la retraite général, ni de durée générale de cotisation. Nous voulons discuter des retraites en fonction des métiers. Sans prendre en compte la pénibilité du travail, qu’elle soit physique ou psychologique, il est impossible d’estimer le nombre d’années qu’une personne peut et doit travailler avant sa retraite.

Les critères de la pénibilité sont clairs, ils ont déjà été évoqués maintes fois par les syndicats. Par exemple, en ce qui concerne la pénibilité physique, il existe une évaluation des Troubles-Musculo-Squelettiques (TMS). Celle-ci pourrait être effectuée par la médecine du travail. L’espérance de vie est un autre critère objectif en fonction des catégories socio-professionnelles.

Par ailleurs, en ce qui concerne la pénibilité psychologique, il serait intéressant de mettre en place des entretiens individuels annuels ou semestriels auxquels chaque salarié serait soumis. Pour garantir, une évaluation impartiale des conditions de travail, ces entretiens pourraient être effectués par une agence étatique. De tels entretiens existent déjà et ont permis, par exemple, de connaître la durée moyenne durant laquelle une infirmière peut tenir à son poste (8 ans) avant de saturer, 14 ans pour une assistante sociale…

Nous devons aussi avoir une réflexion globale sur l’évolution professionnelle. Il semble évident qu’une personne jeune sera apte à travailler plus qu’une personne plus âgée. Les séniors ne souhaitent pas forcément arrêter de travailler, mais simplement diminuer leur rythme de travail. Ils n’ont pas à choisir entre l’inactivité et un rythme de travail qu’ils n’arrivent plus à tenir.

Nous, Socialistes, ne devons pas nous focaliser uniquement sur la réduction du temps de travail hebdomadaire. Ce temps de travail hebdomadaire peut et doit varier en fonction de l’âge du salarié. Si un jeune peut avoir envie de travailler plus de 35 heures par semaine, les séniors quant à eux, préféreraient travailler moins en fin de carrière.

Par ailleurs, cette idée pourrait contribuer à régler la question de l’emploi des séniors. A l’âge de la retraite, et pour palier à une inactivité parfois difficile, il est envisageable de permettre à des séniors de former les jeunes sur le métier qu’ils ont exercé toute leur vie. Ils garderaient ainsi un pied dans leur monde professionnel, tout en se laissant le temps de profiter de leur retraite.



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